Bonjour,
Compte tenu du caractère chronophage de la mise en ligne des annonces pour notre petite équipe, nous avons interrompu progressivement et temporairement la mise en ligne systématique des annonces qui nous paraissaient intéressantes pour le réseau.
Vous pouvez vous rendre sur le portail Calenda, qui recense toutes les annonces en sciences humaines, avec des catégories spécifiques (études urbaines, géographie, études du politique, etc.) : https://calenda.org/search?primary=fsubject&fsubject=258
Par ailleurs, la plupart des annonces que nous mettions en ligne étaient issues de trois listes d’envoi auxquelles vous pouvez vous inscrire :
Pour s’inscrire à la liste (très active) [geotamtam] (informations liées de près ou de loin à la géographie) : https://sympa.unil.ch/sympa/info/geotamtam
Pour s’inscrire à la liste (elle aussi très active) de l’Association Nationale des Candidats aux Métiers de la Science Politique [ANCMSP] : bureau@ancmsp.com
Pour s’inscrire à la liste [la_recherche] (informations liées à la recherche en architecture) :
la_recherche@archi.fr
Pour s’inscrire à la liste [RT38-AFS] (information liées à l’environnement) : RT38AFS@googlegroups.com
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Rapports
Les grands projets urbains durables à l’épreuve de leur habitabilité : le cas exemplaire de la confluence à Lyon
Groupe Recherche Action (GRAC)
Rémi Eliçabe, Amandine Guilbert & Yannis Lemery
Depuis plus de dix ans maintenant, nous avons vu se multiplier les initiatives, de plus ou moins grande échelle, visant à faire advenir, à promouvoir et à consolider des modes de développement et de consommation durables. Le domaine des politiques de la ville, prises au sens large, ne fait pas exception, avec une myriade de projets d’écoquartiers, de processus d’éco-rénovation, d’opérations de sensibilisations pour étayer les pratiques éco-responsables d’habitants promus à la dignité plutôt nouvelle d’éco-citoyens. Le programme de recherche MOVIDA s’intègre tout à la fois à cette nébuleuse du développement durable, et en même temps prétend en mesurer l’effectivité et l’opérativité. Jusqu’à quel point, et surtout moyennant quelles innovations, ces politiques et ces initiatives diverses peuvent-elles effectivement impacter les modes de vie des populations ? Notre propre projet de recherche vise à déplacer cette question sur le terrain des politiques de réaménagement urbain, en posant la question suivante : la ville durable est-elle habitable, et sous quelles conditions, moyennant quels ajustements, quelles ruses pratiques ? Plus précisément, nous proposons de documenter les effets de la mise en œuvre de projets de développement urbain durable sur les changements des modes de vie des citadins, depuis les expériences qu’en font les habitants eux-mêmes. Notre projet s’inscrit dans une démarche innovante dans la mesure où il entend interroger un aspect encore peu documenté à l’heure où ces projets urbains commencent tout juste pour certains à être investis : l’habitabilité de ces modèles de ville durable et la transformation des modes de vie que cette nouvelle urbanité engage effectivement. Il s’agit ainsi de mieux comprendre les épreuves de l’appropriation de ces projets localisés, qui associent éco-technologies et techniques de gouvernance, et qui cherchent à faire émerger et à soutenir de nouvelles pratiques dans la vie quotidienne, soit de nouveaux modes de vie. Les résultats attendus concernent une meilleure compréhension de l’opérativité et des limites des incitations comportementales contenues dans ces projets urbains (qu’il s’agisse de supports techniques, communicationnels, d’ateliers de concertation, de réunions de sensibilisation ou encore de la mise en place de séances de soutien personnalisé).
Synthèse PDF (2 pages)
Résumé PDF (12 pages)
Rapport PDF (220 pages)
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Politiques publiques dans les pays nordiques : dissiper les mythes de la consommation durable
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Les pays nordiques ont l’ambition d’être leaders en termes de durabilité, en favorisant la consommation et les modes de vie durables grâce à des politiques efficaces est une partie importante de la réalisation de cet objectif. Le rapport de recherche ci-dessous, publié récemment par le Conseil Nordique des Ministres (forum de coopération gouvernemental pour les pays nordiques), démontre que les contributions de la science comportementale et sociale ne sont pas systématiquement intégrées dans la conception des politiques publiques. Par conséquent, certaines idées fausses persistantes – mythes sur le comportement des consommateurs – se perpétuent dans le discours dominant, en particulier dans les milieux politiques. Le but de cette étude est de dissiper les mythes qui entravent la durabilité en mettant en avant les preuves existantes sur le comportement des consommateurs pour aider au développement de politiques efficaces dans les pays nordiques. Une méta-analyse de la recherche internationale existant sur le comportement des consommateurs de la psychologie, la sociologie, l’économie comportementale, la politique et l’anthropologie a été menée. Les résultats démontrent qu’il est irréaliste de s’attendre à une société durable se concrétise à partir des stratégies politiques actuelles. Les modifications nécessaires sont importantes et cette étude montre que les décideurs politiques ont besoin de créer une « politique du possible » vers la durabilité en utilisant en synergie la pléthore de stratégies et d’outils existants et innovants. On peut ne pas partager la finalité de ce rapport, tout en louant l’effort critique important réalisé par cette institution.
Il met notamment en évidence dix mythes sur le consommateur vert :
– la consommation verte est la solution ;
– les consommateurs devraient mener le changement vers la transition ;
– si tout le monde en faisait un peu, nous pourrions faire beaucoup ;
– des actions environnementales simples et faciles vont entraîner les gros changements ;
– plus d’informations entraîne des comportements plus durables ;
– faire appel aux intérêts personnels est la voie vers des comportements durables ;
– la durabilité signifie « vivre à l’âge de pierre » ;
– les gens sont plus heureux quand ils gagnent et consomment plus ;
– la propriété privée est plus attirante que le partage des biens ;
– les politiques publiques de consommation sont trop sujettes à controverse pour être accepté par le public.
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Analyse sociologique de la consommation d’énergie dans les bâtiments résidentiels et tertiaires Bilan et perspectives
Rapport pour l’ADEME réalisé par Gaëtan Brisepierre (sociologue) – Décembre 2013
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Depuis environ une décennie, les sociologues français se sont emparés de l’énergie comme objet de recherche dans le contexte renouvelé de la transition énergétique. Plusieurs colloques et séminaires scientifiques se sont tenus, de nombreuses thèses de doctorat ont été réalisées ou sont en cours, et le nombre de publications d’articles sur le sujet a considérablement augmenté. Cette production est le fait de chercheurs travaillant dans des laboratoires de recherche, mais aussi de sociologues exerçant au sein d’organismes publics, d’entreprises privées ou en tant qu’indépendants.
Une grande partie de ces recherches portent sur la consommation d’énergie dans les bâtiments résidentiels et tertiaires. En effet, le bâtiment est le secteur clé de la transition énergétique car c’est celui qui offre le plus important potentiel de maîtrise de la demande d’énergie (MDE). Un consensus existe désormais sur le fait que ce gisement ne pourra pas être uniquement exploité par la diffusion du progrès technique (efficacité énergétique) mais demande aussi une mutation des comportements quotidiens et des modes de vie. La plupart des scénarios prospectifs misent en partie sur « la sobriété énergétique » pour atteindre les objectifs de Facteur 4 en 2050.
Malgré le foisonnement des recherches d’un côté, et une demande de connaissance des « comportements » de l’autre, on peut faire le constat d’un déficit de visibilité des recherches en sociologie de l’énergie auprès des acteurs engagés dans la transition énergétique. Cette situation s’explique en partie par la production d’une « littérature grise » (confidentielle), ainsi que par la difficulté des acteurs à identifier et à s’approprier des publications qui répondent aux normes académiques.
L’objectif de ce document de vulgarisation est de faciliter l’accès aux principaux résultats de la recherche en sociologie sur la consommation d’énergie des bâtiments. Il se veut un outil d’aide à l’appropriation des connaissances principalement destiné à un public de non sociologues mais ayant déjà une connaissance du sujet. Il vise également une valorisation des publications existantes et une identification de leurs auteurs. Le document comporte trois parties :
-un bilan des connaissances structuré autour de thèmes connus de tous, rédigé dans un langage clair et direct, et adoptant une forme concise. A la suite de chaque synthèse, une bibliographie interactive permet d’accéder facilement à des publications disponibles en ligne afin d’approfondir le sujet.
-des perspectives d’orientation de la recherche basée sur une série d’entretiens auprès « d’utilisateurs » de la sociologie de l’énergie (voir Annexe B). Elles proposent une analyse de la perception de la sociologie de l’énergie, ainsi que des orientations et des pistes de recherche.
Précisons que le bilan ne prétend pas être un état de l’art scientifique, qui a été en partie réalisé par ailleurs sur la question des usages et du confort[1]. L’esprit de vulgarisation qui anime ce travail nous a conduits à sélectionner certains résultats saillants et à privilégier la reformulation plutôt que la citation. Chaque synthèse s’appuie sur les travaux de multiples chercheurs mentionnés dans les bibliographies en fin de partie et de document. Par ailleurs, l’exercice du bilan reste délicat car la sociologie ne produit pas de résultats définitifs étant donné que son objet d’étude est en perpétuelle évolution. La connaissance sociologique est plutôt à voir comme un processus, dont ce document constitue l’une des étapes, œuvrant pour une diffusion plus large et ouvrant vers de nouvelles perspectives.
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Nouvelles publications
Les biens communs
Un modèle alternatif pour habiter nos territoires au XXIe siècle
Perrine Michon (dir.), 2019, Presses universitaires de Rennes
La figure des « biens communs » est aujourd’hui un paradigme émergent dans de nombreux champs disciplinaires. Elle couvre un spectre très large allant de ressources naturelles comme l’air, l’eau ou la terre à des biens immatériels comme les logiciels libres ou les encyclopédies en passant par l’habitat participatif, le travail ou la santé. Elle constitue un objet d’étude aussi bien pour les économistes ou les juristes que pour les géographes ou les politistes. Parallèlement, elle émerge comme catégorie d’action et de compréhension des territoires dans le champ de l’aménagement ou de l’urbanisme opérationnel. Enfin, différentes initiatives issues de la société civile se réfèrent, explicitement ou non, à cette notion. Mise en valeur par les travaux d’Elinor Ostrom (prix Nobel d’Économie 2009), elle propose une autre manière de concevoir l’organisation des rapports sociaux, économiques ou politiques en dessinant une sorte de troisième voie qui sort de l’alternative dichotomique opposant l’État au marché, le privé au public voire l’homme à l’environnement dans la préservation et la gestion des ressources. Elle offre ainsi la possibilité de dépasser un clivage binaire qui structure encore largement notre rapport au monde. L’enjeu de cet ouvrage collectif, qui rassemble des contributions interdisciplinaires et croise une réflexion théorique et des expérimentations opérationnelles, est d’éclairer cette notion et de voir en quoi, en tant qu’objet mais aussi par le processus qui l’institut, elle constitue un paradigme opératoire pour comprendre et concevoir les rapports des hommes aux territoires et à l’environnement mais aussi les rapports des hommes entre eux.
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Sobriété énergétique. Contrainte matérielle, équité sociale et perspectives institutionnelles
Villalba B. Semal L. (dir.), Paris, ed. Quae.
Face à la crise écologique globale, la transition énergétique est aujourd’hui devenue un enjeu crucial pour les démocraties modernes. Pourtant, l’essentiel des politiques de transition mises en œuvre restent animées par un idéal d’abondance énergétique, et concentrent leurs efforts sur les aspects techniques du problème : gains d’efficacité et promotion des renouvelables. Mais n’est-ce pas aussi l’idéal d’abondance énergétique lui-même qui mériterait aujourd’hui d’être questionné ?
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Energy Transitions – A Socio-technical Inquiry
Olivier Labussière & Alain Nadaï
Ed. Palgrave Macmillan, novembre 2018
This book elucidates what it means to transition to alternative sources of energy and discusses the potential for this energy transition to be a more democratic process. The book dynamically describes a recent sociotechnical study of a number of energy transitions occurring in several countries – France, Germany and Tunisia, and involving different energy technologies – including solar, on/off-shore wind, smart grids, biomass, low-energy buildings, and carbon capture and storage. Drawing on a pragmatist tradition of social inquiry, the authors examine the consequences of energy transition processes for the actors and entities that are affected by them, as well as the spaces for political participation they offer. This critical inquiry is organised according to foundational categories that have defined the energy transition – ‘renewable’ energy resources, markets, economic instruments, technological demonstration, spatiality (‘scale’) and temporality (‘horizon(s)’). Using a set of select case studies, this book systematically investigates the role these categories play in the current developments in energy transitions.
.L’énergie et ses usages domestiques. Anthropologie d’une transition en cours
Ortar et H. Subrémon (dir.)
Editions Petra (2018)
La transition énergétique en cours au sein de nombreuses sociétés industrialisées se caractérise par le passage progressif d’un système fondé sur l’utilisation illimitée d’énergies fossiles, à un système fondé sur l’utilisation d’énergies renouvelables et sur des comportements plus sobres. Cette transition affecte tous nos modes de vie. Les changements en cours, tout autant que les enjeux socio-techniques qu’ils impliquent, mettent en évidence le fonctionnement intrinsèque des sociétés. Ils donnent aussi à voir la façon dont ces dernières se pensent et se projettent.
Lire la suite sur le site de l’éditeur
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Territoires intelligents : un modèle si smart ?
Didier Desponds, Ingrid Nappi-Choulet
Editions de l’Aube, Coll. « Bibliothèque des territoires », octobre 2018
« Si le poète Émile Verhaeren a pu décrire les cités de la fin du xixe siècle comme des Villes tentaculaires, aujourd’hui c’est le concept-même de smart city qui essaime à travers le monde et se déploie sous des formes si variées qu’il semble échapper à toute tentative de définition. Des bâtiments aux réseaux, le smart appose peu à peu son empreinte sur nos villes, érigeant le numérique en grand urbaniste du xxie siècle. Mais quelle est donc cette intelligence qui se diffuse ainsi au sein des territoires ? ». Pour répondre à cette interrogation, cet ouvrage croise les approches de spécialistes les plus divers. Et se demande comment on intègre à cette nouvelle pensée de la ville les intérêts spécifiques, et souvent divergents, des entreprises, des acteurs politiques et des habitants. Comment dépasse-t-on les modèles « clés en main » pour prendre en compte les besoins des populations ? Un livre savant, bien utile à qui veut penser la ville.
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Transitions néolibérales
Pierre Ginet
L’Harmattan, Septembre 2018
Le présent ouvrage vise une relecture et une mise en perspective de travaux récents au regard des changements sociétaux et géopolitiques de notre monde sous influence néolibérale ? Mais comment définir le néolibéralisme ? Une dérivée du capitalisme ? Une version soft du libéralisme ? Une sorte d’incarnation conceptuelle de la fameuse “dynamique de l’Occident” ? Le pire des systèmes politiques à l’exception de tous les autres ? L’exemple de la défunte région Lorraine illustre la logique perverse de cette révolution néolibérale, plus que jamais en marche.
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La fabrique de la compensation écologique : controverses et pratiques
Isabelle Doussan et Xavier AdS (dir.)
Revue Natures Sciences Sociétés, 2018/2 (Vol. 26)
Au travers de sept articles et de deux « regards » sur des expériences (celle d’un site naturel de compensation, et celle des pratiques des Conservatoires des espaces naturels), nous interrogerons les controverses qui entourent la compensation écologique (controverses que nous lisons à travers la fabrique de la loi, les fondements épistémiques de la compensation et les débats au sein des sciences économiques) et la manière dont elle est mise en œuvre (par les bureaux de consultant, dans ses définitions opérationnelles ou dans les décisions du juge).
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Habiter la ville
I. Roussel (dir.).
Revue pollution atmosphérique. Climat, santé, société (N°237-238)
Les villes émettent actuellement environ 80 % des gaz à effet de serre de la planète entière et la pollution qu’elles émettent représente une réelle question de santé publique. L’urbanisation du monde est un phénomène global, massif et inédit, fruit de la modernité mais comment la ville de demain peut-elle à la fois contribuer à jouer un rôle planétaire tout en étant inclusive et offrant un cadre de vie digne à tous ses habitants ? Anne Hidalgo souligne que : « dans nos villes cohabitent des populations très variées : les créatifs cosmopolites qui profitent de la mondialisation ; des populations fragiles qui viennent en ville pour y trouver un refuge et des ressources qui n’existent pas en dehors, et il y a les classes moyennes, les employés, les employés des services publics comme du secteur privé, qui font fonctionner la ville. Il faut tenir les équilibres, s’assurer que tous peuvent vivre ensemble. Une ville qui va bien s’appuie sur la diversité de ses habitants ».
La revue Pollution Atmosphérique a proposé à une vingtaine de chercheurs, venant d’horizons variés, de contribuer à énoncer quels sont les grands défis auxquels sont confrontées les villes appelées à construire le monde de demain habitable et durable…
Sommaire et présentation complète PDF
Site de l’éditeur
Terres des villes. Enquêtes potagères de Bruxelles aux premières saisons du 21e siècle
Alexis Zimmer, Benedikte Zitouni, Chloé Deligne, Livia Cahn, Nicolas Prignot et Noémie Pons-Rotbardt
Editions de l’éclat, avril 2018
Depuis quelques années on voit surgir dans les villes des expériences qui réinventent sur des modes collectifs la tradition des anciens potagers urbains. En se glissant dans les interstices de la ville, sur des terrains oubliés, dans l’angle mort de barres d’immeubles ou sur les toits des bâtiments, elles interrompent « le long orphelinat » des bâtiments sans âme dont la fureur immobilière a le secret. À partir de Bruxelles, où existait déjà une tradition de maraîchage spécialisé et de jardins ouvriers, l’ouvrage retrace l’histoire de la ville nourricière et des combats qu’elle suppose, et témoigne des expériences nouvelles, quelquefois victorieuses du béton, le temps de reprendre son souffle et sa bêche.
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Villes sobres. Nouveaux modèles de gestion des ressources
Sous la direction de Dominique Lorrain, Charlotte Halpern, Catherine Chevauché
Presses de Sciences Po, janvier 2018
Ville durable, frugale, sobre, résiliente, intelligente… Face à l’urgence environnementale, partout à travers le monde se multiplient les projets urbains innovants pour réduire la pollution et le gaspillage.
Mais que valent ces expériences à l’échelle de la planète ?
Quelles sont leurs limites ? Est-il possible de rendre une ville durable sans nuire à son voisinage ? Comment détecter les fausses bonnes idées ?
C’est ce à quoi s’emploie cet ouvrage, qui ne se contente pas de dresser un panorama d’expériences pionnières menées dans neuf métropoles de pays industrialisés et émergents, du Nord comme du Sud, mais qui s’intéresse à des procédés d’échelles et de natures très différentes – un objet urbain comme une ville entière – pour tenter d’en dresser le bilan et de discerner des pistes de généralisation.
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Nature en ville : Désirs & Controverses
Sous la direction de Lise Bourdeau-Lepage
Éditions Librairie des territoires, décembre 2017
Peut-on vraiment marier la nature et la ville ? Quels sont les désirs de nature des citadins ? Qu’expriment-ils ? Comment les citadins se représentent-ils la nature ? Quels sont les bienfaits de la nature en ville ? Aménager l’urbain en prenant en compte la nature est-ce vraiment possible ? Qu’est-ce que cela change en termes de pratiques ? Quels sont les risques de la réintroduction de la nature en ville ? De telles questions, au centre des préoccupations des chercheurs et des acteurs locaux, engendrent des controverses que ce livre tente d’éclairer. Dans cette optique, il explore les raisons du désir de nature des citadins et en montre la diversité. Il fait une large place aux pratiques et aux usages de nature en ville tout en s’interrogeant sur leur pertinence et leurs sources. Il met également en débat la question de la nature en ville. Il révèle sa face cachée, l’instrumentalisation de la nature en ville à des fins de politiques publiques. Il met en évidence les changements que la réintroduction de la nature en ville impose en matière d’aménagement urbain. Il souligne quelques débats philosophiques, sociaux, économiques… que cela génère.
Sommaire de l’ouvrage
Site de l’éditeur
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Jardiner entre soi
Léa Mestdagh
Editions L’Harmattan (coll. Logiques sociales) dec. 2017
En plein essor depuis une dizaine d’années, les jardins partagés sont considérés comme des lieux où se crée le lien social dans les villes d’aujourd’hui. Leur grand succès, en particulier à Paris, tient en partie à ce consensus : on considère que les jardins permettent de nouer des solidarités entre les citadin.e.s. Or, à regarder de plus près les membres de ces collectifs, on s’aperçoit qu’il s’agit de personnes très proches socialement. Il existe donc une forme de sélection à l’entrée dans le groupe. Peut-on alors invoquer le lien social en l’absence d’une véritable rencontre de l’autre ? Quels sont les effets de la multiplication de ces jardins dans les villes contemporaines ? Quelles sont les fonctions sociales auxquelles ils répondent ?
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Concevoir la ville durable. Un enjeu de gestion ?
Les cahiers Ramau 8
Sous la direction d’Isabelle Grudet, Elise Macaire, Nadine Roudil
Éditions de la Villette, déc. 2017, 184 p., 13€
La prise en compte du développement durable dans les opérations architecturales, urbaines ou paysagères semble avoir renforcé une préoccupation pour les logiques de « gestion » dans les processus de projet. Les thématiques énergétiques et environnementales propulsent des acteurs des services vers la fabrique urbaine et invitent des concepteurs à s’interroger sur le devenir de leurs projets. Parallèlement, certains maîtres d’ouvrage cherchent à convier les différentes parties prenantes à donner un avis sur les espaces et leurs modalités de gestion. Les évolutions de pratiques professionnelles observées dans les contributions réunies ici sont issues des secteurs de l’entreprise, des services urbains, des collectivités, des bailleurs sociaux et des agences d’architecture, urbanisme et paysage.
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Critique de l’habitabilité
Mathias Rollot, ed. Libre et solidaire, oct. 2017
À travers une enquête utilisant les concepts de la philosophie et de l’architecture, en passant par ceux de la critique sociale et de l’écologie, l’auteur décline les différents sens du mot « habiter ». Loin des discours convenus et démagogiques de la classe politique, il nous propose des interprétations inédites et novatrices. Cette critique de l’habitabilité est aussi une critique du système capitaliste ethnocentré qui veut imposer sa vision d’une société humaine uniforme n’ayant d’autre valeur que le profit. Cette réflexion nous montre qu’il existe mille et une manières d’habiter et de penser le monde. Elle nous invite à décoloniser nos imaginaires pour privilégier nos manières d’être en commun.
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Aux bords de l’irréversible. Sociologie pragmatique des transformations
Francis Chateauraynaud et Josquin Debaz
Éditions Pétra
Du changement climatique au terrorisme, la carte des risques a subi, en quelques décennies, une série de reconfigurations majeures, et l’on ne compte plus les discours qui alertent contre des menaces globales. En suivant les dynamiques à l’œuvre dans les dossiers sanitaires, environnementaux et technologiques, cet ouvrage esquisse un modèle de transformation qui rompt avec le catastrophisme au profit de trois dimensions fondamentales de l’action et du jugement : la portée critique des modèles d’évaluation et de régulation ; la fabrique des scénarios et des visions du futur ; la créativité des milieux en interactions.
En explorant de multiples figures de l’irréversibilité, les auteurs montrent comment des bifurcations ou des alternatives germent au cœur de processus critiques dont la destination n’est jamais totalement déterminée par avance. Des espaces de possibles ou des ouvertures d’avenir prennent corps dans la manière dont s’élaborent, en contexte, les prises individuelles et collectives sur le monde. Avec un regard à la fois pragmatique et critique, les auteurs réinterrogent les stratégies de résistance ou de déplacement face à des formes de gouvernement dont l’hégémonie est fortement contestée.
En restituant l’histoire mouvementée de grandes alertes et controverses, comme la pollution de l’air, le nucléaire, les OGM ou les nanotechnologies, l’ouvrage opère un retour réflexif sur les sociologies contemporaines, ici réévaluées à l’aune du pragmatisme. Une des questions concerne les jeux d’échelles permettant de saisir, dans leur complexité, des processus critiques apparemment interminables. Comment articuler l’analyse des dispositifs publics et la description des activités pratiques, où se jouent la production et l’ancrage des savoirs et des valeurs ?
Sommaire PDF
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Dossier « Décloisonner l’environnement »
coordonné par Anahita Grisoni et Sophie Némoz
revue Socio-logos n°12 2017
Anahita Grisoni et Sophie Némoz
Les mouvements socio-écologistes, un objet pour la sociologie
Fabrice Flipo
Qu’est-ce que l’écologisme ?
Florence Rudolf
La sociologie de l’environnement ou le naturalisme revisité
Philippe Boudes
Changement social et écologie : où en est la modernisation écologique ?
Anahita Grisoni et Sophie Némoz
Les mouvements sociaux écologistes : entre réforme de soi et rapports de classe, entre histoires nationales et circulations européennes
Christophe Baticle
Relire le conflit environnemental à travers une grille de lecture spatiale
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L’économie écologique
Ali Douai & Gaël Plumecocq, La Découverte, 2017
“L’économie écologique (ecological economics) est un courant économique particulier qui, par son approche transdisciplinaire, ses concepts, ses théories et ses méthodes interdisciplinaires – où se rencontrent philosophie, sociologie, anthropologie, écologie, etc. – s’est pensée et constituée en réaction à l’économie néoclassique comme à l’économie de l’environnement (environmental economics) jugées à la fois trop monolithiques et réductrices, excessivement économico-centrées (calcul de valeurs monétaires, de « capital naturel », d’état du marché, évaluation de coûts…), sans réelle volonté de remise en cause du modèle économique standard dominant et considérées comme relativement désarmées pour lutter avec efficacité contre nombre d’éléments socio-écologiques négatifs (inégalité, pauvreté, réchauffement climatique, pollution, épuisement de ressources naturelles, anthropocène/capitalocène, etc.). L’ouvrage d’Ali Douai et Gaël Plumecocq trace, dans une démarche particulièrement didactique et éclairante, un état de l’art de ce courant aux multiples ramifications et références.”
Lien vers la recension de lecture sur le site du MAUSS
Site de l’éditeur
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Marxismes écologiques
Actuel Marx : numéro 61
Sous la direction de Pierre Charbonnier et Stéphane Haber
Les préoccupations liées à l’épuisement des ressources de la planète et aux crises systémiques de l’environnement occupent désormais une place centrale dans la culture, la politique et la vie intellectuelle. Elles sont aussi porteuses d’une profonde métamorphose épistémologique dans l’ensemble des sciences historiques. Ces savoirs s’étaient fondés depuis le XIXe siècle sur l’hypothèse de l’autonomie du social. Pourtant aucune histoire, aucune anthropologie, aucune sociologie, aucune économie n’est plus pensable en dehors de la prise en compte des rapports que les collectivités entretiennent avec leur environnement naturel. Ce numéro montre que la tradition marxiste ne se trouve pas dépourvue d’outils dans une telle configuration épistémologique, mais aussi qu’elle est appelée à se renouveler en partie à son contact.
Sommaire et commande
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Transitioning to a Post-Carbon Society
This book deals with one of the most pressing social and environmental issues that we face today. The transition to a post-carbon society, in which the consumption of fossil fuels decreases over time, has become an inevitability due to the need to prevent catastrophic climate change, the increasing cost and scarcity of energy, and complex combinations of both of these factors. As the authors point out, this will not only entail political adjustments and the replacement of some technologies by others, but will be accompanied by social and cultural changes that bring about substantial modifications in our societies and ways of life. This book examines whether the current conditions, which date back to the crisis that began in 2007, favour a benign and smooth transition or will make it more difficult and prone to conflict. It argues that, even if this transformation is unavoidable, the directions it will take and the resulting social forms are much less certain. There will be many post-carbon societies, the authors conclude, and any number of routes to social change. Transitioning to a Post-Carbon Society therefore represents a significant contribution to global debates on the environment, and is vital reading for academics, policymakers, business leaders, NGOs and the general public alike.
Notice de l’ouvrage
Introduction et conclusion
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Humanités environnementales. Enquêtes et contre-enquêtes
Guillaume Blanc, Elise Demeulenaere, Wolf Feuerhahn
Paris, Publication de la Sorbonne, 2017
Histoire environnementale, anthropologie de la nature, sociologie de l’environnement… : on assiste, depuis une trentaine d’années, à la multiplication de sciences humaines et sociales qui prennent l’environnement pour objet, et revendiquent de voir ainsi leur épistémologie transformée. Le foisonnement de ces labels est tel que, aujourd’hui, certains souhaitent les rassembler sous une bannière commune, celle d’« humanités environnementales ».
Plutôt qu’un manifeste, cet ouvrage propose une histoire des humanités environnementales au prisme des disciplines (anthropologie, histoire, philosophie, géographie, sociologie, études littéraires, sciences politiques, économie, droit). Il retrace pour la première fois l’émergence intellectuelle et institutionnelle de ces domaines d’étude. En prêtant attention à la pluralité des débats et des controverses passés, ce livre décrypte un paysage singulier de la recherche internationale contemporaine : celui des sciences humaines et sociales aux prises avec l’environnement.
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Jeux de nature, natures en jeu.
Des loisirs aux prises avec l’écologisation des sociétés
Ludovic Ginelli
Peter Lang, 2016
Les « sports et loisirs de nature » sont de plus en plus massivement pratiqués en France et dans le monde mais cet engouement est sélectif. Certains usages déclinent, sont contestés dans leur légitimité, voire interdits. Que révèlent ces tendances à propos de nos rapports à l’environnement et plus largement, des tensions induites par l’écologisation des sociétés ? Comment un loisir de nature en vient-il à être qualifié ou non d’écologique ? Quels en sont les enjeux et les effets ?
Pour le comprendre, l’auteur clarifie tout d’abord les liens entre deux processus normatifs de premier plan dans les loisirs de nature : la sportivisation et l’écologisation. Sa démarche combine l’analyse socio-historique des référentiels d’usages et l’enquête de terrain pour analyser les expériences socio-environnementales associées aux sports et loisirs de nature et leurs reformulations éventuelles en termes écologiques. Un focus est réalisé sur des chasses anciennes, le kayak de mer, la chasse sous-marine et la chasse à l’arc. Ces usages très différents par leur histoire, leurs publics et leurs techniques sont pourtant travaillés par des processus analogues dans deux « hauts lieux de nature » en partie protégés, le bassin d’Arcachon et les Calanques de Marseille. Au-delà de l’étude de cas, ce livre plaide pour la constitution d’un espace de discussion plus complexe autour des nouvelles questions normatives que pose la généralisation de l’impératif écologique dans la société. Le succès d’une politique environnementale est à ce prix.
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Interdisciplinarité au service du développement durable
Sous la direction d’HAssan Ait Haddou, Marc Mequignon, Jean-Pierre Mignot
Ce recueil d’articles du séminaire de recherche « L’interdisciplinarité au service du développement durable » organisé le 4 juin 2015 par le LIFAM de l’ENSA Montpellier en collaboration avec le LERASS-ERPURS de l’université Paul Sabatier Toulouse, témoigne de l’intérêt scientifique croissant porté à la notion de développement soutenable à partir des entrées thématiques pluridisciplinaires allant des sciences dites « dures » aux sciences humaines et sociales.
Dans cet ouvrage, nous nous attachons à mener une réflexion conjointe sur la problématique de développement durable et des pratiques auxquelles celui-ci donne lieu. L’approche est volontairement interdisciplinaire. Les trois piliers du développement soutenable sont interrogés d’une part sur la base du regard des sciences humaines et sociales, et d’autre part, au travers d’un regard scientifique et technique des sciences de l’ingénieur. Ainsi, les fondements économiques, les choix architecturaux et urbains, la normativité et les représentations sociales de l’habiter sont respectivement questionnés par les auteurs dont les points de vue et les expériences sont complémentaires.
Cet ouvrage est le fruit d’un travail collectif croisant plusieurs disciplines de recherche et associant différentes unités de recherche travaillant sur des thématiques transversales, LIVE-CNRS Strasbourg, ERPURS Université Paul Sabatier, IRIT Université Paul Sabatier, Toulouse, CERIC de l’Université de Montpellier et le LRA de l’ENSA Toulouse.
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L’âge de la transition. En route pour la reconversion écologique
Sous la direction de Dominique Bourg, Alain Kaufmann, Dominique Méda
Les petits matins (2016)
Ce livre est issu du Colloque de Cerisy qui s’est tenu du 30 juin au 15 juillet 2015 « Quelles transitions écologiques ? ». La notion de « transition écologique », en exprimant la nécessité d’adapter nos modes de vie au respect des limites de la biosphère, a progressivement supplanté celle de « développement durable », jugée trop vague et consensuelle par ses détracteurs. Mais des questions subsistent, et non des moindres : vers quoi nos sociétés peuvent-elles « transiter » et quels sont les chemins de cette transition ? Après avoir analysé les obstacles à la transition, les auteurs en tracent les voies. Des positions philosophiques et juridiques à embrasser aux technologies à privilégier en passant par la refonte de notre modèle social, les monnaies complémentaires ou le financement des investissements à mettre en œuvre, tous les aspects sont envisagés pour imaginer la transition écologique.
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Environnement et citoyenneté
Numéro coordonné par Laurence Granchamp & Sandrine Glatron
Revue des sciences sociales n° 55/2016
“Être écocitoyen” : injonction contraignante ou prise en main par les citoyens de la transformation des modes de vie ? Entre écologisation, soit les processus auxquels les individus contribuent sans avoir de véritable prise et environnementalisme, soit les manifestations de leurs valeurs ou attachements, ce numéro s’intéresse au renouvellement des formes d’expression de la citoyenneté et de la préoccupation pour l’environnement. Les contributions analysent comment l’investissement pragmatique de la vie quotidienne est doté de vertus critiques et d’une portée politique. Elles offrent un regard critique sur la transition écologique, la part des individus-citoyens ou leur possibilité de résister.
Sommaire
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Justice et injustices environnementales
Philippe Billet, Cyrille Harpet, Jean-Philippe Pierron
L’Harmattan (2016)
Réfugiés climatiques, victimes de catastrophes industrielles, minorités ethniques expulsées, paysans chassés de leurs terres, quartiers pauvres dévastés par des catastrophes naturelles, populations contaminées par des pollutions diverses… Une inégale vulnérabilité des peuples, une inégale distribution des facteurs de danger et des menaces conduisent à s’interroger sur la « justice environnementale » et l’équité sociale. Entre éthique environnementale, défense des droits des peuples et des minorités, etc., cet ouvrage analyse les formes de gouvernement des hommes et de l’environnement.
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Les villes à la croisée des stratégies globales
et locales des enjeux climatiques
Sous la direction de Florence Rudolf
Presses de l’Université de Laval (2016)
De par sa conception, le présent ouvrage opte pour un parti pris qui est celui de l’implication de la ville dans la production des changements climatiques, mais également dans leur contention, voire danseur réception. Placer le curseur sur les villes en matière de changements climatiques, c’est défendre la thèse selon laquelle c’est à «cette » échelle que se joue le problème, que se décline l’ensemble des enjeux mobilisés par les changements climatiques.
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La ville conflictuelle. Oppositions – Tensions – Négociations
Sous la direction de Didier Desponds et Elizabeth Auclair
Editions Le Manuscrit (mars 2016)
De Buenos Aires à la Goutte d’Or, de Jakarta à Francfort, de Mumbai à Saint Denis, vingt universitaires analysent les conflits urbains, les dynamiques qui en découlent et les méthodes utilisées pour régler ces conflits (médiation, arbitrages…). Les transformations qui affectent les villes sont sources de tensions, voire de conflits: ici mobilisation contre un projet d’aménagement, là confrontation entre habitants quant à l’usage des espaces publics.
Ces tensions révèlent les forces profondes qui agitent les espaces urbains et conduisent à l’exacerbation de rapports de force entre des groupes aux intérêts divergents. A travers les exemples de micro-conflits affectant des villes situées dans des contextes variés, les auteurs mettent en lumière ce qui se joue par-delà l’effervescence momentanée : inégale légitimité des pratiques, exclusion de populations marginalisées, appel à une participation active aux projets urbains.
Les conflits imposent des modes de régulation (concertation, arbitrage) qui ne conduisent que rarement à la victoire totale d’une des parties sur l’autre, mais davantage à des formes de réorganisation, arrangements momentanés susceptibles de s’inscrire dans la durée.
« Appréhender les villes par leurs conflits ouvre ainsi une fenêtre sur les jeux permanents de recomposition qui les traversent ».
Présentation – Argumentaire – Sommaire – Bon de commande
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La démocratie aux champs
Du jardin d’Éden aux jardins partagés, comment l’agriculture cultive les valeurs démocratiques
Joëlle Zask
La Découverte (Les Empêcheurs de penser en rond) mars 2016
On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire. À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l’essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défi le alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens. Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique.
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Histoires pragmatiques
Sous la direction de Francis Chateauraynaud et Yves Cohen
Éditions de l’EHESS (« Raisons pratiques », 25), 2016
Les études d’histoire et d’autres sciences sociales (sociologie, philosophie) rassemblées dans ce volume couvrent des périodes et des domaines très différents. Elles se situent dans un mouvement récent de réinterrogation des pratiques à partir de la pragmatique et du pragmatisme. En assumant le pluralisme constitutif de la démarche pragmatiste, les auteurs abordent de manière expérimentale et réflexive les questions que posent l’étude des pratiques et celle des façons de les concevoir.
Le volume propose un parcours allant des actes et des actions à des phénomènes historiques à grande échelle, des pratiques qui produisent les sources à la généalogie de la pensée de l’action, des formes de l’enquête dans des univers controversés aux réinterprétations des catégories sociales par les acteurs, sans oublier les pratiques du passé réactivées comme base de la recherche.
Au-delà de leurs différentes logiques épistémiques, les contributions partagent une même préoccupation de fond : proposer des chemins d’enquête qui rompent avec les versions téléologiques ou préjugées de l’histoire. Elles explorent ce faisant des configurations qui n’enferment jamais complètement les acteurs, même lorsque ceux-ci opèrent dans des mondes très contraignants, qu’il s’agisse d’institutions et de normes, de structures et de groupes sociaux, de concepts temporels et de catégories cognitives. Le primat conféré à l’expérience et à son contexte ainsi que l’attention portée à leurs qualifications par les acteurs apparaissent comme des éléments communs aux différentes formes d’histoire pragmatique.
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Atlas des migrations environnementales
Dina Ionesco, Daria Mokhnacheva, François Gemenne
Presses de Sciences Po., 2016
Catastrophes géophysiques ou météorologiques, hausse du niveau des mers, désertification, dégradation des écosystèmes : chaque année, des millions de personnes quittent leurs terres pour des raisons environnementales. Un phénomène que le changement climatique en cours ne va qu’amplifier.
À l’aide de plus de 100 cartes, graphiques et diagrammes et de nombreuses études de cas concrets, cet ouvrage pionnier, coordonné par trois des meilleurs experts des migrations environnementales, dresse un état des lieux inédit et propose des pistes pour répondre à ce grand défi du XXIe siècle.
Car mieux comprendre ces migrations, c’est mettre au jour la manière dont les causes environnementales se mêlent à d’autres facteurs – politiques, socio-économiques, psychologiques – qui poussent les individus à la migration temporaire ou à l’exode. C’est anticiper les mouvements de population et permettre leur accompagnement raisonné. C’est contribuer à l’indispensable adaptation aux conséquences du changement climatique.
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Justice écologique, justice sociale
Exemples historiques, analogies contemporaines et théorie politique
Sous la direction d’Aliènor Bertrand
Victoires éditions
Pourquoi les « inégalités écologiques » apparaissent-elles aujourd’hui comme détachées de l’ensemble des luttes sociales, alors qu’elles ont été le plus souvent inextricablement liées, particulièrement autour des problèmes de la santé au travail, des pollutions industrielles, des questions agraires et de la justice de l’eau ? La justice sociale est-elle en contradiction avec l’écologie ? Cet ouvrage a pour objectif de renverser les manières usuelles d’aborder les relations entre la justice écologique et la justice sociale. Il contredit le postulat trop simple selon lequel la prise en charge des questions environnementales ne serait devenue une nécessité pratique et théorique qu’à partir de la fin du XXe siècle grâce à l’émergence des mouvements écologistes ou altermondialistes. L’enjeu du livre est de récuser la difficulté d’articuler deux justices, sociale et écologique, sous prétexte qu’elles appartiendraient à des ordres différents, ou même qu’elles seraient intrinsèquement contradictoires. Les auteurs montrent au contraire que l’opposition de ces deux justices est un artefact entretenu par l’approche « environnementaliste », dont l’une des sources est paradoxalement le mouvement américain pour la justice « environnementale ». De fait, les « inégalités écologiques » ont d’abord été les déclencheurs des grandes luttes sociales du mouvement ouvrier. Ces conflits ont jalonné l’histoire de l’industrialisation et de la colonisation occidentale et perdurent encore. Les études ici menées sur les problèmes de la santé au travail, les pollutions industrielles, les questions agraires ou la justice de l’eau montrent que les inégalités sociales et écologiques sont inextricablement liées. Il s’agit donc non seulement de rendre l’écologie à l’histoire sociale de très longue durée, mais aussi d’interroger dans une perspective anthropologique et politique large les habitudes mentales qui nous conduisent à opposer la justice sociale et la justice écologique.
Introduction et sommaire disponible sur Academia
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Repenser la propriété
Sous la direction de Sylvette Denèfle
Presses universitaires de Rennes (2016)
Le droit de propriété, droit constitutionnel fondamental dans la tradition républicaine française, assure la liberté à laquelle tout un chacun aspire, fonde la dynamique économique capitaliste et structure profondément les territoires. La propriété privée du logement est, quant à elle, associée à la citoyenneté, à l’identité locale et nationale, à la position sociale, à la vie familiale et reste une ambition sociale très largement partagée. Pourtant aujourd’hui, les contre-performances du système capitaliste perceptibles dans les crises financières et boursières, dans l’augmentation des inégalités, dans les dégradations des conditions de l’emploi, dans les risques technologiques en matière de santé ou d’environnement, dans les conflits migratoires, etc. amènent les populations, notamment les plus scolarisées, à douter du modèle de progrès qui a fondé les démocraties libérales.
À l’heure actuelle, des particuliers, des collectifs, des groupes d’habitants et/ou de militants, de tous âges, souhaitent vivre autrement, habiter autrement, s’inscrire dans des logiques de partage et de solidarité dont ils ont le sentiment qu’elles peuvent réguler les excès d’une économie financiarisée et globalisante et améliorer les modes de vie.
“Repenser la propriété. Des alternatives pour habiter” présente ces évolutions récentes qui renouvellent le rapport à la propriété du logement et génèrent le développement d’un modèle de société solidaire, écologique et collective opposé à celui de la société individualiste et techniciste du xxe siècle.
Site de l’éditeur avec introduction en PDF
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Acceptation sociale et développement des territoires
Sous la direction de Samuel Depraz, Ute Cornec et Ulrike Grabski-Kieron
La notion d’acceptation sociale, qui reste peu formalisée par la recherche en sciences humaines, est pourtant omniprésente dans les politiques de développement des territoires. Les études d’impact, les politiques participatives, la quête d’une bonne gouvernance territoriale ou d’une durabilité sociale dans la décision publique sont des démarches qui visent toutes, implicitement, à réduire les contestations de la part de la société civile face aux projets de développement, donc à améliorer l’acceptation sociale par une association plus étroite aux processus de transformation du territoire.
Cependant, ces dispositifs ne sauraient se réduire à des mesures d’ordre technique et institutionnel qui garantiraient automatiquement une meilleure adhésion aux projets. De nombreuses composantes subjectives régissent la réception sociale des innovations ainsi que les attitudes qui en résultent.
Cet ouvrage vise donc à mettre en lumière les critères d’acceptabilité des projets de développement territorial. Dans une approche comparative franco-allemande stimulante, les auteurs développent toute une série de méthodes d’analyse qui interrogent, notamment, la dimension visuelle des projets, les rapports interpersonnels de pouvoir ou encore les représentations et pratiques du territoire, autant de leviers dont l’identification peut aider les chercheurs comme les praticiens du territoire à mieux comprendre les tensions et conflits sociaux.
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Architecture et urbanisme durables. Modèles et savoirs
Sous la direction de Debizet (G.), Godier (P.)
Éditions de la Villette, Cahiers Ramau, n°7 (2015)
L’injonction au développement d’une architecture et d’un urbanisme durables introduit des exigences nouvelles pour les professionnels, comme pour les institutions et les habitants. Elle implique la construction de compétences et l’évolution des modalités de collaboration pour intégrer les objectifs de lutte contre le changement climatique ou de préservation de la biodiversité. Les Cahiers Ramau 7, dirigés par Gilles Debizet et Patrice Godier, portent sur les processus d’élaboration et de diffusion de savoirs et des pratiques, depuis des expérimentations ponctuelles jusqu’à des modes de faire plus répandus.
Les contributions dessinent les voies d’opérationnalisation de la durabilité. Ce ne sont pas tant des formes architecturales et urbaines ou des figures d’architectes qui font modèles, que des connaissances (des mots, des savoirs environnementaux, des imaginaires, des façons de mesurer) et des modalités de conception (label écoquartier, certifications environnementales, prescriptions architecturales, Bimby, etc.) qui se distillent et imprègnent la fabrique de la ville. Passée la période d’effervescences locales permises par le nouvel enjeu et l’irruption de savoirs nouveaux (souvent issus des professions environnementales ou de pays étrangers), les organisations extra-locales (État, institutions financières, syndicats professionnels) et les experts tentent de renforcer, avec plus ou moins de succès, leur influence. Dans leur diversité, les contributions révèlent ainsi comment ces sphères se confrontent, entre elles et aux acteurs de terrain, pour élaborer et diffuser des “bonnes” pratiques -voire des normes- visant à changer les pratiques.
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Manifeste pour une géographie environnementale
Géographie, écologie et politique
Sous la direction de Denis Chartier, Estienne Rodary
Presses de Sciences Po (2016)
La géographie française s’est toujours refusée à aborder la question écologique sous un angle véritablement politique. Pourtant, devant les crises environnementales qui se multiplient et face au spectre de l’écolo-scepticisme qui hante la pensée politique française, la géographie peut et doit se refonder.
Ce Manifeste pour une géographie environnementale marque une volonté collective de dépasser les pratiques individualisées pour interroger la place épistémologique et politique d’une géographie confrontée à l’irruption de l’environnement. Il aborde l’histoire de la discipline dans ses relations aux politiques de la nature, développe des comparaisons internationales, notamment avec la political ecology, et introduit les grands domaines d’investigation d’une géographie à l’appareillage conceptuel renouvelé par les politiques de l’Anthropocène.
Il montre que les géographes doivent abandonner une position surplombante pour accepter que leur discipline soit transformée par l’environnement, seul moyen pour elle d’être scientifiquement et politiquement pertinente dans le monde d’aujourd’hui.
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L’homme et les forêts tropicales, profit ou harmonie ?
Benjamin Singer
Editions Quae (2015)
Cet ouvrage présente les principaux enjeux écologiques, sociaux, économiques et politiques des forêts tropicales. Pour chaque enjeu, des instruments d’action sont recommandés, à l’échelle locale, nationale ou internationale. Cet ouvrage guide le lecteur vers la compréhension de solutions souvent regroupées sous le vocable de « gestion durable des forêts ». Incluant les données FAO 2015 sur l’état des forêts tropicales, il s’adresse à tout public curieux d’en savoir plus sur les enjeux des ressources naturelles.
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De la ville durable à la nature en ville
Sous la direction d’Isabelle Hajek, Philippe Hamman, Jean-Pierre Lévy
Septentrion (2015)
Les projets de « ville durable » se sont aujourd’hui multipliés à travers le monde. Comment interpréter cet engouement généralisé ? Est-ce une nouvelle façon de concevoir les relations entre sociétés urbaines et environnements naturels ?
Dans un contexte d’accélération de l’urbanisation, plutôt que d’acter l’inauguration de nouvelles politiques urbaines, la nécessité d’une analyse des pratiques, représentations et discours de la durabilité urbaine, assortie d’un recul critique s’imposent. C’est l’objectif de cet ouvrage. Il rassemble les travaux actuels de spécialistes en géographie, sociologie et urbanisme, ainsi qu’en architecture, agronomie, lettres, paysagisme, et interroge les dynamiques socio-spatiales de diffusion et de traduction du mot d’ordre désormais mondial de « durabilité urbaine », sur des aires différenciées, en conjuguant les regards « macro » et « micro ». Confrontant de façon originale villes du nord et villes du sud, l’ouvrage donne des clés de compréhension sur la façon dont le projet de « ville durable » a pu devenir le symbole de ce contre quoi il est censé lutter : un « verdissement » inégal de la ville, facteur de ségrégation sociale. Si une ville naturalisée apparaît bien au cœur de la « ville durable », elle procède moins de l’application d’un paradigme idéologique, d’une régulation politique « par le haut » que d’une mosaïque d’initiatives, croisant ambiances, pratiques sociales et récits ordinaires.
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Sortons de l’âge des fossiles ! Manifeste pour la transition
Maxime Combes
Le Seuil (2015)
Les entrailles de la Terre contiennent suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon pour déclencher le chaos climatique. Prendre au sérieux le réchauffement climatique implique de laisser dans le sol la majorité des réserves d’énergies fossiles connues. Pour survivre, nous sommes donc condamnés à apprendre à vivre sans brûler des énergies fossiles dangereusement surabondantes.
Ceux qui tergiversent, ceux qui s’y refusent, ceux qui étendent la logique extractiviste en forant toujours plus loin et toujours plus sale, ceux qui professent que les marchés, la finance ou les technosciences vont sauver le climat nous détournent de l’essentiel. Ils gaspillent le temps et les ressources dont nous avons besoin pour enclencher la transition.
Nous ne nous résignons pas au naufrage planétaire. Contre l’extractivisme, les hydrocarbures de schiste, les grands projets inutiles et la marchandisation de l’énergie et du climat, nous inventons aujourd’hui les contours d’un monde décarboné, soutenable et convivial de demain. Il est temps de sortir de l’âge des fossiles. La transition, c’est maintenant !
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Sociologie de l’énergie. Gouvernance et pratiques sociales
Sous la direction de Marie-Christine Zélem et Christophe Beslay
CNRS Editions (2015)
Affaire de société, enjeu politique, objet de controverses, l’énergie est devenue depuis une quinzaine d’années un sujet de recherche de première importance pour les sociologues. Alors que les débats autour de la transition énergétique s’animent, ce livre réunit les analyses scientifiques de chercheurs issus d’horizons institutionnels différents. L’objectif est de mutualiser, en un seul ouvrage et pour la première fois, les connaissances et les approches théoriques quant à la gouvernance de l’action publique et aux pratiques sociales dans le domaine de l’énergie.
L’ouvrage s’organise autour de six parties. La première est consacrée aux approches conceptuelles et théoriques. Cette partie insiste sur les changements en termes d’action publique, et les reconfigurations qu’implique le choix d’une société bas carbone. La seconde partie traite des conditions et des instruments de la gouvernance en matière de politique énergétique. La troisième partie de l’ouvrage s’intéresse aux dynamiques d’innovation, notamment des territoires en transition et des technologies émergentes. La quatrième partie est centrée sur les usages et les usagers, d’un triple point de vue, celui des conditions sociotechniques de la maîtrise de la demande, mais aussi des situations de précarité énergétique et des pratiques de certains acteurs. Les deux dernières parties proposent une focale sur l’accompagnement au changement par les nouvelles technologies « smart ». Marie-Christine Zélem est professeur de sociologie, à l’Université de Toulouse II Jean Jaurès, membre du laboratoire CERTOP (UMR 5044 du CNRS). Ses recherches portent sur les modes de réception des politiques publiques environnementales et les résistances aux innovations technologiques et sociales. Elle a fait partie des experts du Débat National sur la Transition Énergétique en 2013. Elle est notamment l’auteur de Politiques de Maîtrise de la Demande d’Énergie et résistances au changement. Une approche socio-anthropologique (2010).
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Dictionnaire de la pensée écologique
Dominique Bourg, Alain Papaux
Presses Universitaires de France (2015)
Ce dictionnaire ne se limite ni à l’écologie politique, ni à l’écologie scientifique, ni à l’écologisme, mais rassemble au contraire toutes les réflexions, les constructions conceptuelles et les pistes d’action que peuvent inspirer l’état de la planète et le fonctionnement de la Biosphère. Il embrasse donc un spectre très large de disciplines et de collaborateurs, tirant le meilleur parti de l’hybridation, propre à la pensée écologique, des domaines naturels et sociaux interprétés à la lumière des sciences dures et des sciences humaines. À travers 357 articles écrits par 260 auteurs, le lecteur y trouvera des développements sur des notions clés, sur des livres déterminants ou sur des auteurs désormais classiques.
Parce que la pensée écologique embrasse une échelle nouvelle et menaçante de perturbations infligées au milieu, réinterrogeant la place de l’homme au sein de la nature, et parce que le champ de l’écologie est loin d’être univoque, ce dictionnaire se veut à la fois critique, historique et prospectif, n’hésitant pas à proposer des points de vue contradictoires sur des notions centrales.
Table des matières
357 articles, rédigés par 260 auteurs, francophones à quelques exceptions près, avec trois types d’entrée :
– Les notions clé (ex. : l’agriculture urbaine, l’Anthropocène, la Biosphère, le bouddhisme, le christianisme, le système Terre, l’hypothèse Gaïa, l’effet rebond, la finitude, la géopolitique, les monnaies complémentaires, la démesure, les droits humains, les constitutions, la démocratie, l’écopsychologie, Green Peace, la pollution et son histoire, la propriété, les risques, la substituabilité, l’UICN).
– Les livres qui ont particulièrement marqué le champ de la pensée écologique (ex. : W. Catton, Overshoot J. Passmore, Man’s Responsibility for Nature Jonas, Le Principe responsabilité Lynn White, Les racines historiques de notre crise écologique).
– Les auteurs dont les contributions ont été significatives (ex. : Descartes, Fourier, Gandhi, Montaigne, Gifford Pinchot, Elysée Reclus, Vernadsky…).
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La ville durable controversée. Les dynamiques urbaines dans le mouvement critique
Sous la direction de Jérôme Boissonade
Editions Petra (collection Pragmatismes) 2015
Les auteurs : Jérôme Boissonade (dir.), Pierre-Arnaud Barthel, Caroline Barthelemy, Christophe Beaurain, Christophe Beslay, Valérie Clerc, Ludivine Damay, Miguel Donate Sastre, Rémi Eliçabe, Guillaume Faburel, Philippe Genestier, Romain Gournet, Amandine Guilbert, Anne-Sophie Haeringer, Caroline Lejeune, Marie-Hélène Lizée, Raul Marquez Porras, Laetitia Overney, Eric Pautard, Pascal Philifert, Hélène Reigner, Camille Roche, Pablo Romero Naguera, Delphine Varlet, Bruno Villalba, Marie-Christine Zelem.
Les projets urbains qui invoquent la “ville durable” sont-ils à la hauteur des enjeux contemporains? La promesse d’éco-quartiers montrant la voie d’une “transition écologique” répond-elle aux préoccupations économiques, sociales et environnementales portées notamment par de multiples acteurs de la société civile? Les “éco-techniques”, proposées pour donner un vernis écologique aux bâtiments, peuvent-elles inverser les conséquences négatives du régime de développement dominant? Le greenwashing des projets urbains est-il une dérive de la “ville durable” ou une conséquence logique? Dans les discours, il s’agit encore et toujours de changer les comportements par une pédagogie des “petits gestes” auxquels chacun doit prêter attention, jusque dans sa salle de bains. Un tel gouvernement des conduites peut-il susciter l’adhésion des “simples citoyens”? Les dispositifs de débat public qui accompagnent les projets d’aménagement sont-ils à la mesure des enjeux démocratiques posés par ces projets?
Cet ouvrage collectif interroge les usages de la matrice du développement durable dans les espaces urbains. Il rassemble les travaux de recherches qui, dans leur diversité, ont en commun de prendre au sérieux les critiques formulées par les acteurs eux-mêmes, saisis dans ce qui les lie à leurs milieux et leurs formes de vie. Ces critiques de la “ville durable”, énoncée publiquement comme un “bien en soi”, sont soumises à de multiples épreuves. Quelles prises faut-il construire pour donner une portée à ces mouvements critiques qui naissent au cœur des expériences et des pratiques urbaines les plus ordinaires?
Le livre ouvre une discussion théorique et pragmatique sur la place de la critique dans le développement durable. Il explore la fabrique des prises de la critique, en s’appuyant sur des enquêtes dont les terrains sont français et internationaux, tendus entre géo-politiques urbaines et politiques locales. Inspiré par l’anthropologie et la sociologie de la perception, l’ouvrage réinsère la question politique dans les agencements pratiques que vivent les personnes et les groupes, traçant les contours de résistances ordinaires, ou parfois très singulières, qui échappent aux instruments d’une gouvernementalité verticale par la ville durable.
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L’habitat participatif
De l’initiative habitante à l’action publique
Camille Devaux
Presses Universitaires de Rennes (2015)
Cet ouvrage étudie l’émergence de l’habitat participatif. Au regard du faible nombre d’initiatives concrétisées sur le terrain, ce nouveau type d’habitat est-il une révolution des représentations et des pratiques de la production ou l’un de ces signaux faibles qui ouvrent la voie à des évolutions ?
Préface d’Alain Bourdin
L’habitat participatif : de quoi parle-t-on ?
Des initiatives héritières ou pionnières ?
Les groupes d’habitants : des motivations à leur formalisation
La structuration du réseau et du mouvement
Quand l’habitat participatif entre en politique
L’appel des acteurs institutionnels : d’une nécessité à une volonté
En quête des acteurs institutionnels
Un processus de mise en politique collectif
Du discours à la concrétisation : traductions d’un intérêt
La mise en œuvre de l’habitat participatif
L’habitant : l’inconnu(e) de l’habitat participatif ?
L’engagement concret dans l’habitat participatif et l’organisation des acteurs
Au cœur des négociations et compromis
Site de l’éditeur
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La deuxième vie des objets
Recyclage et récupération dans les sociétés contemporaines
Élisabeth Anstett et Nathalie Ortar
Editions Petra (2015)
Les crises économiques qui touchent les sociétés de consommation, les conséquences de la surexploitation des ressources naturelles, tout autant que l’émergence d’un impératif de développement durable ont partout favorisé l’apparition de pratiques de récupération et de réutilisation d’objets et de matériaux usagés. Malgré leur grand nombre et leur diversité, ces pratiques restent pourtant encore peu documentées et peu questionnées par les sciences humaines et sociales.
Or les logiques qui président au tri, à la collecte et au réemploi de rebuts ou de matériaux déqualifiés, mettent en lumière la modification de rapports économiques ou sociaux tout autant que des changements de systèmes de valeurs. Elles amènent à se demander comment, où et quand l’on passe du déchet à l’objet ré-appropriable et selon quelles modalités notamment culturelles, sociales et sexuées s’effectuent ces transformations.
Prenant appui sur des situations de recyclage observées en France, en Europe ou ailleurs dans le monde, cet ouvrage qui associe anthropologues, sociologues et géographes, propose de s’attacher à la “deuxième vie” des objets en montrant que ces pratiques de récupération et de réemploi sont révélatrices des transformations les plus récentes de nos sociétés.
Avec les contributions d’Élisabeth Anstett, Jérémie Cavé, Aurélie Dehling, Anne Gagnebien et Akila Nedjar-Guerre, Valérie Guillard, Cecilia Montero Mortola, Nathalie Ortar, Stavroula Pipyrou et Manuel Valentin.
Éditions Pétra, collection Matière à recycler, Paris, avril 2015, 201 pages. ISBN : 9782847430943. 22,00 €
Site de l’éditeur
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Villes contestées. Pour une géographie critique de l’urbain
Cécile Gintrac et Matthieu Giroud
Les Prairies Ordinaires (2014)
C’est peu dire que la géographie urbaine critique est un champ de recherche particulièrement bouillonnant. Profitant des entreprises de croisement multiples favorisées par la montée en puissance des « studies » sur les campus anglo-saxons, l’honorable discipline géographie en a profité pour muter sous diverses formes. Parallèlement à cet éclatement (tout relatif1) des espaces disciplinaires classiques, les transformations politiques des années 1960 et 1970 reconfigurent les possibilités d’un discours académique critique et radical, même si ces deux termes recouvrent des positionnements très variés. L’ouvrage dirigé par Cécile Gintrac et Matthieu Giroud est une anthologie d’articles et de chapitres de géographes anglo-saxons et allemands dont les travaux ont porté sur la ville.
Lire la suite de la recension sur ZILSEL (Sociologie, histoire, anthropologie et philosophie des sciences et des techniques)
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La gouvernance de la ville durable entre déclin et réinventions
Une comparaison Nord/Sud
Isabelle Hajek et Philippe Hamman (dir.)
Presses universitaires de Rennes (2015)
Premier du genre dans la littérature française à tenter une confrontation entre villes du Nord et du Sud, l’ouvrage renouvelle les analyses menées en cernant la tension paradoxale qui caractérise aujourd’hui le projet de « gouvernance de la ville durable » : entre déclin, appauvrissement, voire mort programmée, et réinventions locales ou alternatives indigènes encore incertaines. Ces mises en parallèle intéresseront étudiants et chercheurs aussi bien que les d ifférents acteurs et opérateur! s impliq ués dans les projets urbains contemporains. Avec une préface de Jean-Luc Piermay. Publié avec le soutien de l’université de Strasbourg.
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Recycler l’urbain : pour une écologie des milieux habités
Chris Younès et Roberto D’Arienzo
MétisPresses (2014)
Transition écologique, réduction de la consommation, souci du viable, du vivable, de l’équitable… En ce début de 21e siècle, ces conceptions et pratiques nouvelles remettent en question le fonctionnement de la ville contemporaine et interrogent ses capacités de métamorphose. Le changement de paradigme qui se profile amène à repenser en profondeur toute installation humaine et à envisager une nouvelle alliance entre l’homme et son milieu.
Recycler l’urbain cherche à repenser les cycles de vie et à promouvoir la transformation comme principale action sur l’habitat. L’extension du concept de « recyclage » aux processus divers et entrelacés qui structurent l’urbain s’avère d’une grande efficacité pour relever les défis auxquels l’humanité est désormais confrontée. Pour tenter de répondre aux interrogations importantes et inévitables que cette approche suscite, ce volume convoque des disciplines aussi variées que l’écologie, l’économie, la géographie, l’histoire, l’architecture, l’urbanisme, le paysage, la sociologie et la philosophie.
Contributions de Sabah Abouessalam, Sabine Barles, Zygmunt Bauman, Clément Blanchet, Xavier Bonnaud, Stéphane Bonzani, Patrick Bouchain, Alessandro Coppola, Roberto D’Arienzo, Nicola Emery, Vittorio Gregotti, François Guery, André Guillerme, Cyrille Harpet, Edward Hollis, Jean-Marc Huygen, Lucien Kroll, Sara Marini, Edgar Morin, Muck Petzet, Didier Rebois, Bernard Reichen, Emmanuel Rey, Mosè Ricci, Mathias Rollot, John Scanlan, Agata Spaziante, Susan Strasser, Guido Viale, Paola Viganò, Chris Younès, Federico Zanfi.
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Nature en ville : attentes citadines et actions publiques
Sous la direction de Lise Bourdeau-Lepage et Roland Vidal
Editopics (2014)
À quelle nature aspirons-nous en ville ? À la croisée d’horizons disciplinaires différents, ce livre révèle la diversité des attentes citadines, les pratiques, les conflits, les consensus, les actions des pouvoirs publics et les aménagements urbains qui naissent de la demande de nature en milieu urbain.
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Les modes d’habiter à l’épreuve de la durabilité
Sous la direction d’Annabelle Morel-Brochet et Nathalie Ortar
Norois, n° 231 | 2014
Imposer un changement de comportement, révolutionner les habitudes, susciter des croyances : la mise en œuvre, la réception et la compréhension du développement durable interrogent à plus d’un titre les conditions de sa réalisation et la place laissée à l’habitant. Ce dossier propose un croisement disciplinaire (géographie, ethnologie, sociologie, aménagement, science politique) autour de recherches employant toutes des méthodologies d’enquête qualitative à l’échelle micro-sociale et micro-spatiale. Les textes réunis informent quelques-uns des points encore aveugles de la recherche sur les pratiques et usages des individus-habitants, afin de rendre compte de leur appréhension du changement de paradigme en cours. Il s’agit d’analyser les comportements des acteurs ordinaires, placés dans un contexte censé modifier leur quotidien comme les écoquartiers ou simplement mis en situation, au travers de leurs pratiques, que celles-ci portent sur l’alimentation, la mobilité quotidienne ou le rapport à une ressource, l’eau en l’occurrence. Sont questionnés en filigrane le rapport à la norme et aux valeurs, la construction de nouveaux usages et l’incidence de la matérialité des lieux, comme des politiques publiques et du politique sur les modes d’habiter, lorsque celles-ci créent de nouvelles normes institutionnelles socio-techniques (écologiques autant qu’hygiénistes) et/ou qu’elles transforment les espaces habités. Le dossier informe la recherche sur les freins et les facteurs de changement des modes d’habiter au travers de l’analyse des pratiques de consommation, de la densité perçue et des représentations de l’environnement résidentiel, de la place des valeurs dans l’adoption de comportements congruents dans le quotidien comme le hors-quotidien.
Ont participé au numéro : Nicolas D’Andrea et Pascal Tozzi, Laurent Cailly, Agathe Euzen et Barbara Morehouse, Denis Martouzet, Xavier Michel, Stéphanie Vincent-Geslin.
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Fabrication et usage des écoquartiers
Essai critique sur la généralisation de l’aménagement durable en France
Vincent Renauld
Presses polytechniques et universitaires romandes (2014)
Encouragés par le Grenelle de l’Environnement, les écoquartiers représentent aujourd’hui une part croissante de la production de logements en France. Contrairement à leurs aînés nord-européens, militants ou expérimentaux, ces nouveaux quartiers visent à mettre en oeuvre de nouveaux types d’aménagements et de constructions dans la production urbaine de masse, préfigurant ainsi, dans l’esprit de leurs promoteurs, la généralisation de l’aménagement durable. Or un écueil majeur est apparu dans cette dynamique: l’usage prescrit par les fabricants de ces nouveaux quartiers est fortement décalé des modes de vie des usagers. Les projections des experts – concepteurs, aménageurs, constructeurs – se heurtent ainsi à la réalité des habitants, qui au quotidien «bricolent» et adaptent leurs nouveaux environnements pour pouvoir habiter selon leurs besoins et habitudes de vie. Sur la base de ce constat, cet essai critique ose la question suivante: la «durabilité», intégrée dans les logiques économiques de croissance, ne reproduit-elle pas le même schéma pédagogique et descendant envers les habitants qu’imposait en son temps la «modernité»? L’«homme durable» des écoquartiers actuels ne succède-t-il pas ainsi à l’«homme moderne», si cher à Le Corbusier et aux Grands Ensembles des années 1960? Un ouvrage passionnant et surprenant, qui pour la première fois, convoque le monde idyllique vanté par les prescripteurs des écoquartiers puis le confronte à la réalité vécue par ses habitants. Il intéressera les professionnels et praticiens de l’architecture et de l’urbanisme, et plus généralement tous les citoyens intéressés par le développement durable et les questions qu’il soulève.
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Environnement et société
Une analyse sociologique de la question environnementale
Chantal Aspe et Marie Jacqué
Editions Quae 2012
Cet ouvrage présente une analyse sociologique de la question environnementale depuis son émergence en France à la fin des années 1960 jusqu’à nos jours. Enjeu de mobilisations et de revendications , elle a d’abord eu comme objet la remise en cause du mode de développement industriel avant de devenir un puissant vecteur de normalisation sociale, posant aux sociologues la question des relations entre le politique, l’économique et l’idéologique. La manière dont les différentes disciplines des sciences sociales mais aussi des sciences de la nature se sont emparées de cette question, participe de la construction sociale de cet objet et questionne sur le positionnement actuel des scientifiques face aux enjeux environnementaux.
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Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique
Émilie Hache
Editions La découverte 2011
Avec la crise écologique, l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les forêts qui nous entourent ne sont plus des choses qui vont de soi et que l’on peut traiter avec indifférence. Nous découvrons qu’elles ne sont plus des ressources inépuisables, ni des ressources tout court au sens de simples moyens au service de nos propres fins.
Nous n’en avons donc pas fini avec la morale. Mais fabriquer une morale qui inclue les relations que les humains entretiennent avec les animaux, les montagnes, les océans, le climat, etc., implique de nouvelles propositions. Celles-ci ne peuvent pas être la simple déclinaison de principes universels fondés a priori : elles doivent s’appuyer sur les multiples expérimentations en cours, engagées aussi bien par des scientifiques que des éleveurs, des économistes, des patients ou encore des activistes se mêlant souvent de ce qui n’est pas censé les regarder.
En s’attachant à décrire au plus près ceà quoi nous tenons et non à prescrire ce qu’il faudrait faire, sans jamais séparer ce souci moral de ses conséquences politiques, Émilie Hache explore de nouvelles façons de prendre en compte ces différents êtres. Elle propose ainsi une approche pragmatiste des questions écologiques : il s’agit en effet d’apprendre à élaborer des compromis afin de se donner une chance de construire un monde commun, exigeant de ne pas s’arrêter à la question « Qui est responsable ? », mais d’en accepter une autre, bien plus difficile : « Comment répondre ? ».
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Experts et faussaires Pour une sociologie de la perception
Christian Bessy Francis Chateauraynaud
2e édition augmentée d’une postface
Editions Petra
Voici un livre, Experts et faussaires, publié une première fois en 1995. Analysant les épreuves d’authentification de nos sociétés contemporaines, il n’a rien perdu de son acuité. Affaires et controverses n’ont cessé de se déployer dans les arènes publiques : les cas de fraudes, de contrefaçons et de faux se succèdent avec, à chaque fois, des surprises et des innovations, dans de nouvelles configurations technologiques et normatives. Si de faux clonages de cellules souches (affaire Hwang) n’étaient guère possibles au début des années 1990, ils surviennent à la suite d’une longue série de fraudes scientifiques ; les manipulations spectaculaires associées aux noms de Kerviel, Madoff ou Goldman-Sachs ont enrichi une collection déjà florissante de scandales financiers ; quant aux enjeux de la contrefaçon, ils ont depuis longtemps dépassé les questions de produits de luxe pour toucher les médicaments, les ordinateurs, les pièces d’avion et même les centrales nucléaires… Et, bien sûr, au milieu du cortège, surgissent de nouveaux « faussaires de génie » défrayant la chronique des milieux de l’art. Mensonges, escroqueries, piratages ou simples canulars, ce sont là des pratiques normalement anticipées par les dispositifs de protection et de contrôle destinés à les rendre illicites – mais jamais complètement impossibles. L’épreuve du faux conduit ainsi à regarder autrement les instruments et les normes, qu’il ne s’agit plus de saisir in abstracto mais à travers l’activité des experts et des faussaires. Pour saisir les détournements qui naissent dans la mise en oeuvre quotidienne des objets et des agencements qui les encadrent, l’ouvrage élabore une théorie subtile de la perception, entendue comme un art de la prise sur le monde.