13ème journée de l’atelier Développement durable et “acceptabilité sociale”
Assemblée générale du réseau “Approches Critiques du Développement Durable” en fin de journée
Mercredi 22 juin 2016
10h-17h
Institut des Sciences de la Communication du CNRS (ISCC)
20 rue Berbier-du-Mets 75013 Paris
Métro Les gobelins (ligne 7)
Entrée libre (sans inscription)
Programme et plan d’accès PDF
Coordinateur de la séance : Jacques Lolive[1]
Le développement spectaculaire des risques environnementaux dans les sociétés contemporaines a été analysé par Ulrich Beck qui a proposé la notion de société du risque. Selon lui, « la production sociale de richesses est systématiquement corrélée à la production sociale de risques ». Si le risque (et sa réalisation catastrophique) fait désormais partie intégrante des sociétés actuelles, comment le développement durable peut-il prendre en compte cet élément encombrant ? Quelles trajectoires de durabilité peut-on mettre en œuvre pour améliorer la situation de ces sociétés insoutenables, et notamment les situations post-catastrophiques ? Comment habiter dans les zones à risques qui se développent dans des métropoles où coexistent zones industrielles, zones contaminées, favelas, zones inondables, crise de l’eau et mort des hydrosystèmes ?
Face à ces enjeux nous proposons de privilégier :
- une réflexion sur la méthode qui soit à la fois une posture de recherche et une méthode de transformation sociale
- une réflexion sur les premières actions pour amorcer une trajectoire de durabilité dans ces métropoles insoutenables.
Comment combiner information, changements de comportements et mobilisation des populations exposées. ? Comment impliquer les habitants exposés dans la gestion des zones à risque ? Comment commencer à faire changer les choses dans les métropoles insoutenables ?
Ces questions seront abordées à partir de certaines controverses :
- Société du risque versus développement durable
- Acceptabilité sociale du risque et adaptation versus développement durable.
- Urgence d’agir pour améliorer la situation des populations exposées versus processus long de transformations profondes et graduelles.
- Communication du risque versus Participation du public. Protection de l’environnement versus droit social
Plusieurs terrains viendront à l’appui des débats :
- Habiter dans les zones contaminées de São Paulo (J .Lolive, C. Okamura analyseront la situation du Condominium Barão de Mauá)
- Les occupations irrégulières de zones protégées (J. Lolive, C. Okamura analyseront les occupations illégales dans la zone de protection du barrage-réservoir de Guarapiranga)
- Les zones à risques de l’étang de Berre, des estuaires de la Gironde (Blayet) et de la Severn (Hinkley Point) (F. Chateauraynaud y analysera la « rébellion des milieux »)
- L’expérience de l’éco-quartier de l’Union à Roubaix (B. Villalba présentera cette expérience pour justifier la nécessité de promouvoir une durabilité forte)
Ces approches seront complétées par un éclairage philosophique sur la participation, avec Joëlle Zask, spécialiste de la philosophie pragmatiste et notamment de celle de John Dewey. Elle proposera des pistes de réflexion inspirées du pragmatisme pour nous aider à réfléchir sur le développement d’une « participation contributive » qui incluera le public des populations des favelas. Elle s’appuiera notamment sur son dernier livre qui analyse comment l’agriculture paysanne cultive les valeurs démocratiques
Les documents et les enregistrements audios de la séance sont directement accessibles depuis le programme ci-dessous
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Introduction (J. Lolive) Texte introduction en PDF
Matinée (10h – 12h30)
- Jacques Lolive et Cintia Okamura [2] :
La société du risque une perspective heuristique pour analyser les métropoles insoutenables ? [3] Présentation ppt
- Francis Chateauraynaud[4] :
La rébellion des milieux : une critique pragmatiste de la société du risque (Hinckley Point) [5] (1ère partie) (2ème partie) Présentation ppt (format PDF)
Questions de la salle – Réponses des intervenants
Après-midi (14h – 16h30)
- Bruno Villalba [6] :
L’expérience d’un « éco-quartier » à Roubaix : la nécessité de promouvoir une durabilité forte [7]
Débat final des intervenants avec la salle (1ère partie) (2ème partie)
Discutant : Jacques Lolive
Après-midi (16h30- 17h)
- Assemblée générale du réseau “Approches Critiques du Développement Durable” (ACDD)
Cette réunion a été l’occasion de discuter du fonctionnement du réseau et de la proposition d’atelier élaborée lors de la journée du 8 juin pendant le forum des 25 ans du REHAL et qui prendra le relais de celui-ci l’année prochaine (voir la page Activités du réseau).
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[1] Directeur de recherche en sciences politiques au CNRS (laboratoire PACTE).
[2] Sociologue et Chercheuse à l’Agence de l’Environnement de l’État de São Paulo (CETESB) et à l’Université de São Paulo.
[3] Jacques Lolive, politiste spécialiste des questions environnementales et Cintia Okamura, sociologue brésilienne spécialiste du milieu anthropique, présentent leur recherche « Expérimenter des méthodes pour développer une culture du risque à São Paulo », dans une métropole au développement insoutenable où les risques font partie de la vie quotidienne.
[4] Directeur d’études en sociologie à l’EHESS et Directeur du Groupe de sociologie pragmatique et réflexive (GSPR).
[5] Francis Châteauraynaud, sociologue pragmatiste spécialiste des alertes et des risques, présente des situations comparables dans des zones à risque en France. Il développe ses analyses sur « la rébellion des milieux », des modes de contestation où les acteurs font valoir une manière d’habiter, d’investir, de coproduire un monde qu’ils refusent de voir inféodé à un espace de calcul centralisé.
[6] Professeur des Universités, Science Politique, AgroParisTech.
[7] Bruno Villalba, politiste spécialiste de la sociologie environnementale et de l’écologie politique, réfléchit sur les conditions d’une durabilité forte. Il analyse les contradictions entre durabilité et acceptabilité et le conflit entre les situations d’urgence et la nécessité de transformations profondes.
[8] Maître de conférences HDR en philosophie, à l’Université de Provence.
[9] Joëlle Zask, spécialiste de philosophie politique et du pragmatisme (notamment de John Dewey), analyse la participation comme une entreprise d’individuation qu’elle définit comme capacité d’engagement et d’initiative. Elle s’appuiera sur son dernier livre « la démocratie aux champs » pour alimenter notre réflexion sur la participation des habitants des favelas.